Mercredi 15 décembre 2021, les organisations professionnelles ont été conviées par le Ministère chargé des Sports pour échanger sur le guide d’Aisance Aquatique. Il sera à destination des collectivités et visera à faciliter l’organisation des classes et stages bleus.
Certains points ont attiré notre attention. En effet, dans les intervenants qui peuvent encadrer l’aisance aquatique, il est, entre autres cité « les encadrants bénévoles formés par les fédérations sportives aquatiques, uniquement en l’absence de rémunération ».
Rappelons que l’aisance aquatique a pour but de lutter contre les noyades. Santé publique France stipule que « la noyade est la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans. Elles sont pourtant pour la plupart évitables. La première solution est d’apprendre à nager dès le plus jeune âge. » Tout est dit. Nous n’avons rien à ajouter. Comme beaucoup de choses (la conduite, les soins, l’informatique, la pâtisserie, etc.), la familiarisation au milieu aquatique s’apprend mieux et dans son intégralité avec un professionnel du domaine.
La formation d’un Maître-Nageur Sauveteur se fait en alternance et requiert environ 700 heures de théorie et 600 heures de pratique soit 9 mois à 2 ans de formation.
- Quelles formations ont ces encadrants bénévoles formés par les fédérations ?
- Quelle est leur honorabilité et qui la contrôle ?
- Actuellement, il existe au moins 5 fédérations sportives aquatiques. Ont-elles un cadre commun pour former ces bénévoles ?
- Ont-ils un diplôme de secourisme et sont-ils soumis à des révisions ?
- Savent-ils sauver une personne en détresse dans l’eau ?
- Ont-ils la condition physique pour secourir une personne en difficulté dans l’eau ?
- Quel est l’intérêt éducatif pour l’enfant ?
- Sont-ils garant des conditions d’accueil vis-à-vis de la qualité de l’eau ?
À la suite de cette entrevue, nous avons assisté à une réunion le vendredi 17 décembre sur le décret de la surveillance, organisée par le Ministère chargé des Sports. Il nous a évoqué la réforme du CAEPMNS qui est en cours. Il souhaite que les MNS, pendant leur révision quinquennale, soient obligatoirement formés à l’aisance aquatique à hauteur de trois heures sur les 21 qui sont prévues. Soit 3 heures : « enseignement donné par une société privée, payé par de l’argent public à raison de 3 heures multiplié par 20000 MNS »
D’un côté, le Ministère chargé des Sports permet à des bénévoles non professionnels sans formation d’encadrer les activités d’aisance aquatique. Et de l’autre, il demande à ce que chaque MNS soit formé à cette soi-disant nouvelle pédagogie à destination des moins de 7 ans. Où est la cohérence ?
Les économies ne sont pas à rechercher dans une société en crise, sur des personnels qui assurent un rôle éducatif essentiel, surtout pour sauver des vies.
Nous craignons un retour de 70 ans en arrière, lorsqu’on comptait près de 5000 noyades sur l’ensemble du territoire national par an. Rappelons-le, ce nombre de noyades vertigineux avait promulgué la loi du 24 mai 1951, qui avait créé le Diplôme d’État de Maître-Nageur Sauveteur pour apprendre à nager au plus grand nombre et donner l’autonomie aquatique.
Notre société a plus que jamais besoin de l’intervention des éducateurs sportifs Maîtres-Nageurs Sauveteurs afin de permettre un véritable apprentissage de la natation. Qu’ils utilisent la pédagogie de l’aisance aquatique ou d’autres approches en fonction de leur public, de leur piscine et des conditions d’accueil.
Le MNS est au centre de l’encadrement de l’ensemble des activités aquatiques de la natation. Il doit le rester. Rien ne l’oblige à être formé à l’aisance aquatique.
Fort de son titre et de la preuve de son honorabilité, le MNS ne doit pas être remplacé par des pseudo animateurs. Répondons au besoin en formant et en donnant aux BNSSA, MSN et coachs sportifs un apport de qualification conséquent afin qu’ils aient une équivalence au MNS.